Associations entre la légalisation du cannabis au Canada et les présentations aux services d’urgence pour la psychose transitoire induite par le cannabis et les troubles schizophrènes : Ontario et Alberta, 2015-2019
Abstrait
Objectif
La légalisation du cannabis dans de nombreuses juridictions du monde entier a soulevé des préoccupations quant au fait qu’une telle législation pourrait augmenter le fardeau des maladies psychotiques transitoires et persistantes dans la société. Notre étude visait à aborder cette question.
Méthode
En nous appuyant sur les présentations des services d’urgence regroupées dans les dossiers de l’Alberta et de l’Ontario, au Canada (du 1er avril 2015 au 31 décembre 2019), nous avons utilisé des modèles de moyennes mobiles intégrées autorégressives saisonnières (SARIMA) pour évaluer les associations entre la légalisation du cannabis au Canada (via la Loi sur le cannabis mise en œuvre le 17 octobre 2018) et le nombre hebdomadaire de présentations aux urgences de la série cible suivante de psychose induite par le cannabis définie par la CIM-10-CA (F12,5; n = 5832) et la schizophrénie et les affections apparentées (« schizophrénie »; F20-F29; n = 211 661), ainsi que deux séries de comparaison de psychose induite par les amphétamines (F15,5; n = 10 829) et de psychose induite par l’alcool (F10,5; n = 1 884).
Résultats
Les présentations à l’urgence pour la psychose induite par le cannabis ont doublé entre avril 2015 et décembre 2019. Cependant, dans les quatre modèles SARIMA, il n’y avait aucune preuve d’effets significatifs de la fonction par étapes associés à la légalisation du cannabis sur les comptes hebdomadaires de la dysfonction érectile post-légalisation de : (1) psychose induite par le cannabis [0,34 (IC à 95 % -4,1; 4,8; P = 0,88)]; (2) schizophrénie [24,34 (IC à 95 % -18,3 ; 67,0 ; P = 0,26)] ; (3) psychose induite par l’alcool [0,61 (IC à 95 % -0,6; 1,8; P = 0,31); ou (4) psychose induite par les amphétamines [1,93 (IC à 95 % -2,8; 6,7; P = 0,43)].
Conclusion
La mise en œuvre du cadre canadien de légalisation du cannabis n’était pas associée à des preuves de changements importants dans les présentations de la dysse induite par le cannabis ou de la schizophrénie. Compte tenu du déploiement potentiellement idiosyncratique de la légalisation du cannabis au Canada, d’autres recherches seront nécessaires pour déterminer si les résultats de l’étude se généralisent à d’autres contextes.