Application de la conception de la recherche et des méthodes d’optimisation de la science de la prévention : planification des stratégies de prévention du suicide
Ce résumé a été présenté lors de la réunion annuelle 2018 de la Society for Prevention Research qui s’est tenue du 29 mai au 1er juin 2018 à Washington, DC, États-Unis.
Émilie Haroz
L’Université Johns Hopkins; Shoshanna Fine, Université Johns Hopkins; Catherine Lee, Université Johns Hopkins; Paul Bolton, Université Johns Hopkins; Paul Nestadt, Université Johns Hopkins; Holly C. Wilcox, Université Johns Hopkins
Introduction : Le suicide est l’une des principales causes de mortalité dans le monde, et les taux de réfugiés et de personnes déplacées seraient encore plus élevés, probablement en raison d’une combinaison d’exposition traumatique élevée, de facteurs socioéconomiques et d’un accès inégal aux services. Cependant, on sait très peu de choses sur la façon de prévenir le suicide dans le contexte du déplacement, et il n’y a pas de programmes ou d’études connus pour ces populations. Dans les camps de réfugiés de l’ouest de la Thaïlande, il y a eu une augmentation alarmante du nombre de tentatives de suicide et de décès. Les organisations locales s’intéressent à la prévention du suicide, mais il est difficile de choisir et de prioriser des cibles ou des stratégies de prévention.
Méthodologie : Ce document se concentrera sur notre utilisation d’une méthode innovante, participative et généralisable, Community Based Systems Dynamics (CBSD), pour guider la planification de la mise en œuvre de stratégies de prévention du suicide dans les camps de réfugiés de l’ouest de la Thaïlande. Nous avons organisé une série d’ateliers avec des experts locaux et des experts dans le domaine de la prévention du suicide et de la recherche sur les systèmes de santé. Des experts locaux ont été choisis parmi des organisations travaillant directement avec les populations déplacées et qui avaient une certaine expérience directe de la réponse aux comportements suicidaires. Les experts en prévention du suicide et en systèmes de santé venaient de l’Université Johns Hopkins. Dans le cadre de ces ateliers, nous avons généré un modèle de systèmes dynamiques de comportement suicidaire dans les populations de réfugiés pour aider à éclairer la sélection des cibles pour les interventions préventives. Nous avons ensuite simulé l’impact de quatre stratégies de prévention afin d’examiner leurs effets sur la réduction des taux de suicide dans notre modèle et d’aider les partenaires locaux à choisir les stratégies les plus prometteuses pour la mise en œuvre et l’évaluation.
Résultats : Les causes et les conséquences des comportements suicidaires étaient complexes. La violence domestique, l’augmentation de l’abus de substances, le stress, le manque de participation aux programmes sociaux et éducatifs en cours, la peur du rapatriement, la pénurie de rations, tous étaient considérés comme des causes de comportements suicidaires. La diminution du nombre de familles intactes, le fardeau des systèmes de santé, la diminution du revenu ont tous été considérés comme des conséquences du comportement suicidaire. Sur la base de ces variables, un modèle de systèmes a été généré montrant la relation entre ces variables à plusieurs niveaux. Les cibles d’intervention comprenaient le soutien social, la participation aux programmes existants, la violence familiale et la sensibilisation. Les résultats des simulations de données et la façon dont cela a guidé notre sélection finale d’une stratégie de prévention appropriée et optimisée seront discutés.
Conclusions : Notre recherche illustre l’application d’une nouvelle méthodologie qui vise à tenir compte des complexités de la prévention du suicide dans le contexte du déplacement, aide à optimiser les efforts locaux de prévention du suicide et, en fin de compte, à promouvoir l’équité en santé pour les groupes vulnérables.