Les stimuli liés à l’alcool modulent la connectivité fonctionnelle pendant l’inhibition de la réponse chez les jeunes buveurs excessifs
Abstrait
La consommation excessive d’alcool est un modèle de consommation excessive d’alcool intermittente qui est très répandu chez les jeunes. Les modèles neurocognitifs à double processus ont décrit les comportements à risque liés à la toxicomanie et à l’adolescence comme le résultat d’un déséquilibre entre un système affectif-automatique suractivé (lié au traitement motivationnel) et un système réflexif endommagé et/ou immature (lié aux capacités de contrôle cognitif). Des études antérieures ont évalué le système réfléchissant des buveurs excessifs (BD) par le biais de tâches d’inhibition de la réponse neutre et ont signalé des anomalies dans les bandes thêta (4-8 Hz) et bêta (12-30 Hz). La présente étude visait à étudier l’influence de la valeur motivationnelle des stimuli liés à l’alcool sur les réseaux fonctionnels cérébraux consacrés à l’inhibition de la réponse chez les jeunes BD. Soixante-huit BD et 78 participants témoins ont effectué une tâche Go/NoGo tout en subissant un enregistrement électrophysiologique. La connectivité fonctionnelle cérébrale corticale (FC) entière a été évaluée au cours d’essais réussis d’inhibition de la réponse (NoGo). Les BD présentaient une hyperconnectivité bêta rapide et thêta dans les régions liées au contrôle cognitif. Ces réponses ont été modulées différemment en fonction du contenu motivationnel des stimuli. L’augmentation de la saillance des stimuli liés à l’alcool peut entraîner une suractivation du système affectif-automatique dans les BD, et des ressources neuronales compensatoires du système réfléchissant seront donc nécessaires lors de l’inhibition de la réponse. Dans les BD, l’inhibition de la réponse aux stimuli alcooliques peut nécessiter un FC thêta plus élevé pour faciliter l’intégration des informations liées à l’objectif de la tâche (retenir une réponse), tandis que pendant l’inhibition de la réponse aux stimuli sans alcool, un FC bêta rapide plus élevé permettrait d’appliquer un contrôle inhibiteur descendant de l’information liée à la réponse prépotente.