La fusion de données IRM multimodales révèle des corrélats structurels, fonctionnels et neurochimiques distincts de la forte consommation de cannabis
Abstrait
La forte consommation de cannabis (HCU) est fréquemment associée à une pléthore de phénomènes cognitifs, psychopathologiques et sensorimoteurs. Bien que l’USS soit fréquente, les modèles spécifiques de structure et de fonction cérébrales anormales sous-jacentes à l’USH chez les personnes présentant sans trouble de consommation de cannabis ou d’autres troubles mentaux majeurs actuels et à vie ne sont pas clairs à l’heure actuelle. Cette étude d’imagerie par résonance magnétique (IRM) multimodale a examiné les données d’IRM fonctionnelle à l’état de repos (RS-IRMf) et d’IRM structurelle (IRSp) de 24 personnes atteintes d’USC et de 16 témoins. L’analyse en composantes indépendantes parallèles (p-ICA) a été utilisée pour examiner les composantes covarying parmi les cartes de volume de matière grise (GMV) calculées à partir de l’IRMf et de l’activité neuronale intrinsèque (INA), dérivées des cartes d’amplitude des fluctuations à basse fréquence (ALFF) calculées à partir de données rs-IRMf. En outre, nous avons utilisé la boîte à outils JuSpace pour les corrélations intermodales entre les modalités basées sur l’IRM et les estimations dérivées de l’imagerie nucléaire, afin d’examiner les changements spécifiques du système de neurotransmetteurs sous-jacents à hCU. Nous avons identifié deux composantes transmodales, qui différaient significativement entre le HCU et les témoins (GMV: p = 0,01, ALFF p = 0,03, respectivement). La composante GMV comprenait principalement des régions cérébelles-temporo-thalamiques, tandis que la composante INA comprenait des régions fronto-pariétales. Dans l’ensemble de HCU, les paramètres de chargement des deux composants étaient significativement associés à un comportement HCU distinct. Enfin, des associations significatives entre le GMV et le système sérotoninergique ainsi qu’entre l’INA et le système récepteur sérotoninergique, dopaminergique et μ-opioïde ont été détectées. Cette étude fournit de nouvelles informations neuromécanistes multimodales sur hCU suggérant des interactions structure/fonction co-modifiées dans les systèmes neuronaux sous-servant les fonctions cognitives et sensorimotrices.