Affaires risquées : Une étude longitudinale sur l’initiation au tabagisme chez les utilisateurs de cigarettes électroniques sensibles et non sensibles au Canada
Abstrait
Objectifs: Étant donné que de nombreux utilisateurs adolescents de cigarettes électroniques ne fument jamais, la possibilité que les cigarettes électroniques puissent servir de porte d’entrée à la cigarette future a été discutée dans diverses études. Des données longitudinales sont nécessaires pour explorer la voie entre l’utilisation de l’e-cigarette et de la cigarette, en particulier parmi les différents groupes à risque, y compris les non-fumeurs sensibles et non sensibles. L’objectif de cette étude était d’examiner si l’utilisation de base des cigarettes électroniques chez un échantillon de jeunes sans tabac avait prédit l’initiation au tabagisme sur une période de deux ans.
Conception: Étude de cohorte longitudinale.
Contexte : 89 écoles secondaires de l’Ontario et de l’Alberta, au Canada.
Participants : Un échantillon d’élèves de 9e à 11e année qui n’ont jamais fumé à la ligne de base (n=9501) qui ont participé à l’étude COMPASS sur une période de deux ans.
Mesures des résultats primaires et secondaires Les participants ont rempli des questionnaires en classe qui évaluaient la susceptibilité au tabagisme et l’initiation au tabagisme.
Résultats: Parmi l’échantillon de référence des non-fumeurs non sensibles, 45,2 % des utilisateurs actuels de cigarettes électroniques ont déclaré avoir essayé une cigarette après deux ans, comparativement à 13,5 % des utilisateurs de cigarettes électroniques non actuelles. Parmi l’échantillon de référence des non-fumeurs sensibles, 62,4 % des utilisateurs actuels de cigarettes électroniques ont déclaré avoir essayé une cigarette après deux ans, comparativement à 36,1 % des utilisateurs de cigarettes électroniques non courants. Dans l’ensemble, les utilisateurs actuels de cigarettes électroniques étaient plus susceptibles d’essayer une cigarette deux ans plus tard. Cette association était plus forte chez l’échantillon de non-fumeurs non sensibles (AOR=5,28, IC à 9,91 % à 9,94; p<0,0001) comparativement aux non-fumeurs sensibles (AOR=2,78, IC à 95 % 1,84 à 4,20; p<0,0001).
Conclusions: Les résultats de cette vaste étude longitudinale appuient les préoccupations de santé publique selon qui l’utilisation de la cigarette électronique pourrait contribuer au développement d’une nouvelle population de fumeurs de cigarettes. Ils appuient également l’idée que les cigarettes électroniques élargissent le marché du tabac en attirant des jeunes à faible risque qui, autrement, auraient peu de chances de commencer à fumer. Un examen attentif sera nécessaire pour élaborer un cadre réglementaire approprié qui empêche les jeunes d’utiliser la cigarette électronique.