Incidence et létalité des surdoses suicidaires par catégorie de drogues
abstrait
Importance Les analyses antérieures de létalité des moyens suicidaires ont historiquement traité l’empoisonnement à la drogue autre que l’intoxication alcoolique comme une catégorie regroupée. L’évaluation des risques par classe de médicaments permet de mieux évaluer les possibilités de prévention.
Objectif : Étudier l’épidémiologie des suicides par empoisonnement aux drogues.
Conception, réglage et participants : Cette étude transversale a analysé les recensements des congés des services d’urgence et des patients hospitalisés vivants pour 11 États américains du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2012, ainsi que les échantillons nationaux de congés vivants du Healthcare Cost and Utilization Project pour les congés vivants du 1er janvier au 31 décembre 2012 et du 1er janvier au 31 décembre 2016, et les données correspondantes du recensement des causes multiples de décès. Les recensements ou les échantillons nationaux de tous les empoisonnements médicamenteux médicalement identifiés qui ont été délibérément auto-infligés ou dont l’intention était indéterminée ont été identifiés à l’aide d’un diagnostic et de codes de cause externes. Les données ont été analysées de juin 2019 à janvier 2020.
Principaux résultats et mesures : Répartition des classes de drogues impliquées dans les surdoses suicidaires. Des régressions logistiques sur les données de l’État ont été utilisées pour calculer les probabilités et le risque relatif (RR) de décès pour un acte suicidaire impliquant une classe de drogue par rapport à des actes similaires excluant cette classe.
Résultats : Parmi les 421 466 actes suicidaires d’empoisonnement de drogues ayant entraîné 21 594 décès, 19,6 % à 22,5 % des surdoses suicidaires de drogues concernaient des benzodiazépines, et 15,4 % à 17,3 % concernaient des opioïdes (46,2 % d’hommes, 53,8 % de femmes et <0,01 % d’absences; âge moyen, 36,4 ans). Les opioïdes étaient le plus souvent identifiés dans les empoisonnements suicide mortels (33,3 % à 47,8 %). Le RR le plus élevé pour l’empoisonnement par suicide était celui des opioïdes (5,20 fois la moyenne pour les actes suicidaires qui n’impliquaient pas d’opioïdes; IC à 95 %, 4,86-5,57; plage d’analyse de sensibilité, 3,99-6,86), suivis des barbituriques (RR, 4,29; IC à 95 %, 3,35-5,45), des antidépresseurs (RR, 3,22; IC à 95 %, 2,95-3,52), des antidiabétiques (RR, 2,57; IC à 95 %, 1,94-3,41) et de l’alcool (de façon prudente, car 30 % des certificateurs de décès ne testent pas l’alcool; RR, 2,04; IC à 95 %, 1,84-2,26). Le codage mis à jour du diagnostic des toxines dans la Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes, dixième révision, utilisé pour coder les données de 2016, a révélé que les inhibiteurs calciques présentaient également un RR élevé de 2,24 (IC à 95 %, 1,89-2,61). En termes de fractions attribuables, environ 81 % des suicides liés aux opioïdes n’auraient pas été mortels en l’absence d’opioïdes. De même, 34 % des décès par suicide liés à l’alcool étaient attribuables à l’alcool.
Conclusions et pertinence : Ces résultats suggèrent que la prévention de l’accès à des moyens létaux pour les patients à risque de suicide devrait s’étendre aux médicaments présentant des taux de létalité élevés. L’emballage des ampoules et le stockage sécurisé des médicaments létaux semblent conseillés.