Associations entre les habitudes d’usage du tabac et les caractéristiques démographiques des jeunes des minorités sexuelles et hétérosexuelles : résultats d’une enquête nationale en ligne
Abstrait
Introduction:
Les jeunes sont à risque de fumer, et des recherches antérieures ont mis en évidence des vulnérabilités accrues associées à l’identité des minorités sexuelles. Par exemple, les jeunes LGBT ont plus de chances de consommer du tabac que leurs pairs hétérosexuels, et les jeunes bisexuels ont plus de chances de fumer que les autres groupes d’identité sexuelle. À mesure que les nouveaux produits du tabac prolifèrent et que les risques pour la santé liés à la double utilisation de la polyutilisation augmentent, une meilleure compréhension des habitudes de consommation de tabac chez les jeunes des minorités sexuelles est nécessaire.
Méthodes:
Pour 3117 jeunes, âgés de 13 à 18 ans, qui ont rempli un questionnaire en ligne en 2017 et identifié leur orientation sexuelle [minorité (par exemple lesbienne/gay, bisexuelle ou pansexuelle) par rapport à la majorité (hétérosexuelle)] et le sexe, nous avons classé l’usage actuel du tabac en quatre catégories : la cigarette électronique seulement, d’autres produits seulement (comme la cigarette, le cigare ou le tabac sans fumée; et non une cigarette électronique), la double/polyutilisation et l’inutilisation. Des analyses ont été effectuées séparément pour les participants masculins et féminins. La régression logistique multinomiale a été employée.
Résultats:
Les jeunes femmes appartenant à une minorité sexuelle avaient près de deux fois plus de chances d’avoir un usage du tabac double ou poly (OR=1,95; IC à 95 % : 1,12 à 3,40), comparativement à leurs homologues hétérosexuels. Chez les jeunes hommes, l’identification des minorités sexuelles n’était pas significativement associée à l’utilisation double/poly. Aucune différence significative n’a été trouvée dans les minorités sexuelles et les jeunes hétérosexuels e-cigarette seulement ou d’autres groupes de consommation de tabac seulement. Les habitudes de consommation de tabac différaient également considérablement selon l’âge, la race, le lieu de résidence et le niveau d’instruction des parents.
Conclusions:
Les résultats de l’étude révèlent de plus grandes chances de tabagisme double/poly chez les jeunes femmes appartenant à une minorité sexuelle. Des programmes ou des interventions adaptés de prévention et d’abandon du tabac sont nécessaires pour les jeunes des minorités sexuelles les plus à risque de fumer, en particulier l’usage multiple de produits.