De la frénésie alimentaire à la consommation excessive d’alcool: un nouveau paradigme robuste pour évaluer l’auto-administration d’éthanol chez les rats mâles
Abstrait
Les modèles animaux d’auto-administration d’alcool (éthanol) sont cruciaux pour disséquer les mécanismes neurobiologiques sous-jacents à la dépendance à l’alcool, mais seuls quelques-uns d’entre eux induisent des niveaux pharmacologiquement pertinents de consommation d’alcool et rarement l’auto-administration d’alcool coïncide avec d’autres comportements addictifs. La présente étude vise à valider un nouveau modèle de consommation volontaire d’éthanol chez les rats Wistar mâles, dans lequel l’accès à l’éthanol suit une expérience de frénésie alimentaire. Au cours de 10 séances, les rats Wistar ont été exposés à une frénésie alimentaire ou à une consommation contrôlée (c.-à-d. l’ingestion de 11,66 et 0,97 kcal/3 min, respectivement, dérivée d’un aliment très appétissant), immédiatement suivie de tests d’admission au choix de deux bouteilles (2 %, 6 %, 10 % ou 14 % p/p d’éthanol par rapport à l’eau). Les rats exposés à la frénésie alimentaire buvaient significativement plus de 6 % ou 10 % (p/p) d’éthanol que leurs pairs témoins, atteignant jusqu’à 6,3 gEtOH/kg. Les rats stimulés avec de l’éthanol à 2 %, 6 %, 10 % ou 14 % après une frénésie alimentaire, mais pas ceux qui ont reçu ces concentrations d’éthanol après avoir mangé chez témoin, ont présenté des augmentations significatives de la consommation d’éthanol au sein du groupe. Cette consommation d’éthanol n’a pas été modifiée par l’adultération de la quinine (jusqu’à 0,1 g/L), et elle a été bloquée par la naltrexone (10 mg/kg), administrée immédiatement avant la frénésie alimentaire. Les taux d’éthanol dans le sang étaient significativement corrélés à la consommation d’éthanol; et plus l’éthanol est consommé, plus la distance parcourue dans un essai en plein champ effectué après l’essai de choix de deux bouteilles est grande. Dans l’ensemble, ce modèle d’auto-administration semble une alternative valide et robuste avec un potentiel remarquable pour la recherche sur les différentes étapes de la dépendance à l’alcool et, en particulier, pour évaluer les interactions entre la consommation d’alcool et d’autres comportements addictifs.