Associations de consommation d’alcool et de tabagisme avec risque de maladie et de neurodégénérescence chez les personnes atteintes de sclérose en plaques au Royaume-Uni
Abstrait
Importance Comprendre les effets des facteurs de risque modifiables sur le risque de sclérose en plaques (SEP) et de neurodégénérescence associée est important pour guider le counseling clinique.
Objectif Étudier les associations entre la consommation d’alcool, le tabagisme et l’obésité avec les probabilités de diagnostic de SEP et l’épaisseur de la couche de cellules ganglionnaires maculaires et de la couche plexiforme interne (mGCIPL).
Conception, cadre et participants Cette étude transversale a analysé les données de l’étude communautaire UK Biobank sur les comportements de santé et l’épaisseur de la rétine (mesurée par tomographie par cohérence optique dans les deux yeux) chez des personnes âgées de 40 à 69 ans examinées du 1er décembre 2009 au 31 décembre 2010. Les facteurs de risque ont été identifiés à l’aide d’analyses de régression logistique multivariables. Pour tenir compte des corrélations inter-yeux, des équations d’estimation généralisées multivariables ont été utilisées pour explorer les associations entre la consommation d’alcool et le tabagisme et l’épaisseur du mGCIPL. Enfin, les modèles d’interaction ont exploré si les corrélations entre l’alcool et le tabagisme et l’épaisseur du mGCIPL différaient chez les personnes atteintes de SP. Les données ont été analysées du 1er février au 1er juillet 2021.
Expositions Statut tabagique (jamais, antérieur ou actuel), consommation d’alcool (jamais ou occasions spéciales seulement [faible], une fois par mois à ≤4 fois par semaine [modérée], ou quotidienne / presque quotidienne [élevée]), et indice de masse corporelle.
Principaux résultats et mesures Statut du cas de sclérose en plaques et épaisseur du mGCIPL.
Résultats Au total, 71 981 personnes (38 685 femmes [53,7 %] et 33 296 hommes [46,3 %]; âge moyen [ET], 56,7 [8,0] ans) ont été incluses dans l’analyse (20 065 personnes témoins en bonne santé, 51 737 personnes témoins atteintes de comorbidités et 179 personnes atteintes de SP). Les facteurs de risque modifiables significativement associés à l’état de cas de SEP étaient le tabagisme actuel (rapport de cotes [RC], 3,05 [IC à 95 %, 1,95-4,64]), la consommation modérée d’alcool (RC, 0,62 [IC à 95 %, 0,43-0,91]) et l’obésité (RC, 1,72 [IC à 95 %, 1,15-2,56]) par rapport aux personnes témoins en bonne santé. Comparativement aux personnes témoins présentant des comorbidités, seul le tabagisme était associé à l’état de cas (RC, 2,30 [IC à 95 %, 1,48-3,51]). Une consommation élevée d’alcool était associée à un LPMPM plus mince chez les personnes atteintes de SP (ajusté β = -3,09 [IC à 95 %, -5,70 à -0,48] μm; P = 0,02). Dans le modèle d’interaction avec l’alcool, une consommation élevée d’alcool était associée à des MGPML plus minces chez les personnes témoins (β = -0,93 [IC à 95 %, -1,07 à -0,79] μm; P < 0,001), mais il n’y avait pas d’association statistiquement significative chez les personnes atteintes de SEP (β = -2,27 [IC à 95 %, -4,76 à 0,22] μm; P = 0,07). Le tabagisme n’était pas associé à l’épaisseur du mGCIPL dans la SEP. Cependant, le tabagisme était associé à une plus grande épaisseur de mGCIPL chez les individus témoins (β = 0,89 [IC à 95 %, 0,74-1,05 μm]; P < 0,001).
Conclusions et pertinence Ces résultats suggèrent qu’une consommation élevée d’alcool était associée à des caractéristiques rétiniennes indiquant une neurodégénérescence plus grave, tandis que le tabagisme était associé à des chances plus élevées d’être diagnostiqué avec la SEP.