Résultats des buveurs excessifs d’alcool sans preuve initiale de maladie hépatique chronique après un suivi de 15 ans: lourd fardeau du cancer et mortalité par maladie du foie
Abstrait
Arrière-plan
La plupart des gros buveurs à long terme n’ont pas de maladie chronique du foie (CLD) cliniquement évidente. Cependant, à tout moment, leur risque de développer clD reste inconnu. Nous avions pour objectif d’évaluer les résultats à long terme d’un groupe de gros buveurs, sans preuve de CLD au départ.
Méthode
Une cohorte de 123 gros buveurs à long terme sans CLD a été recrutée prospectivement en 2002 et suivie rétrospectivement jusqu’en 2018.
Résultats
Au départ (2002), la consommation médiane d’alcool était de 271 ±203 g/jour pendant 21,5 ±20 ans, 65 % étant abstinente au cours des 1,75±5 mois précédents. Les patients ont été suivis pendant 14±3 ans. Au cours du suivi, 53 % ont déclaré avoir consommé de l’alcool. La consommation d’alcool au cours du suivi était faiblement associée à une abstinence antérieure de 1 ou 6 mois au départ. Jusqu’en 2018, la progression vers la CLD s’est produite chez 6 %, associée à des années de consommation d’alcool au cours du suivi (RC 1,15 [1,01-1,31]) et à une phosphatase alcaline initiale (RC 1,05 [1,01-1,10]). Pendant le suivi, être abstinent pendant au moins 1 an est positivement associé à une survie sans CLD. 27% sont décédés (55% du cancer – principalement le cancer de l’oropharynx, 27% des maladies cardiovasculaires et 9% des maladies du foie), avec un âge moyen de 71 ans [69-74] (10 ans de moins que prévu dans la population portugaise). Atteindre l’abstinence pendant au moins 1 an est positivement associé à la survie globale, tout en fumant, et la stéatose hépatique au départ associée négativement.
Conclusion
Les gros buveurs à long terme semblaient avoir une espérance de vie réduite par rapport à l’ensemble de la population portugaise. Le cancer était la principale cause de décès. Nos résultats suggèrent que la progression vers la CLD dépend principalement de la consommation continue d’alcool. L’abstinence d’alcool, même temporaire, semble diminuer les risques de CLD et de mortalité.