L’alcool réduit la distance physique entre les étrangers
Abstrait
La gestion de la pandémie est susceptible de représenter une réalité mondiale pour les années à venir, mais la feuille de route sur la façon d’aborder les restrictions pandémiques n’est pas encore claire. Parmi les restrictions adoptées pendant la COVID-19, parmi les plus controversées concernent l’alcool. Comme de nombreuses maladies infectieuses, le principal mode de transmission de la COVID-19 est la respiration directe des gouttelettes émises lors de contacts sociaux étroits, et les responsables de la santé avertissent que la consommation d’alcool peut entraîner une diminution du respect des directives de distanciation physique. Les organes directeurs ont pris des mesures pour fermer les bars avant les restaurants et ont également restreint spécifiquement les ventes d’alcool, tandis que dans le même temps, ceux de l’industrie de la vie nocturne ont qualifié de telles actions d’infondées et discriminatoires. Le manque de preuves sur les effets de l’alcool sur la distance physique complique ces débats. Dans la présente étude, nous avons utilisé un plan d’administration d’alcool randomisé associé à des mesures de vision par ordinateur, analysant plus de 20 000 lectures de proximité dérivées de la vidéo pour examiner l’effet de la consommation d’alcool sur la distance physique pendant l’interaction sociale. Les résultats ont indiqué que l’alcool a amené les individus à se rapprocher considérablement d’un partenaire d’interaction inconnu pendant l’échange social, réduisant ainsi la proximité physique à un rythme pouvant avoir des implications importantes pour la santé publique. En revanche, l’alcool n’avait aucun effet sur la distance physique avec un partenaire d’interaction familier. Les résultats suggèrent que l’alcool pourrait agir pour surmonter une prudence naturelle que les gens ressentent envers les étrangers et ainsi favoriser la transmission du virus entre des groupes sociaux auparavant non connectés.