Le cannabis, un facteur de risque important de comportement violent dans la psychose de phase précoce
Contexte : La littérature précédente suggère que la prévalence de la consommation de cannabis dans la phase tôt de la psychose est élevée, et que les patients de psychose tôt sont à haut risque pour le comportement violent. Cependant, le lien entre la consommation de cannabis et le comportement violent chez les patients atteints de psychose précoce n’est pas clair. Nous avons mené une étude sur un échantillon de patients atteints de psychose précoce, afin d’explorer l’impact de la consommation de cannabis sur le risque de comportement violent (VB), tout en tenant compte (1) des facteurs de confusion potentiels et, (2) des interactions avec d’autres facteurs de risque dynamiques de VB.
Méthode: Dans un échantillon de 265 patients atteints de psychose précoce, traités au Programme de traitement et d’intervention précoce en psychose (TIPP) à Lausanne, nous avons utilisé des modèles de régression logistique pour explorer le lien entre divers facteurs de risque dynamiques de VB [symptômes positifs, troubles liés à la consommation de substances (drogues comme le cannabis, l’alcool et d’autres drogues), la perspicacité, l’impulsivité, l’instabilité affective et l’observance du traitement, et la VB se produisant pendant le traitement. Afin de comprendre les effets hiérarchiques attribuables aux combinaisons de facteurs de risque sur VB, nous avons effectué un arbre de classification et de régression (CART).
Résultats: Nos résultats montrent que le trouble de consommation de cannabis est un facteur de risque pour VB. Les associations parmi les facteurs de risque suggèrent la présence de deux profils de patients avec un taux accru de VB : le premier est composé de patients présentant le désordre et l’impulsivité de consommation de cannabis, et le deuxième des patients combinant le désordre de consommation de cannabis, l’absence de perspicacité et le non-respect au traitement. Les résultats montrent également le rôle modérateur de la perspicacité et l’adhésion au traitement sur le taux de VB chez les patients atteints de trouble de consommation de cannabis.
Conclusion: Cette étude suggère que le trouble de consommation de cannabis est un facteur de risque important pour VB chez les patients atteints de psychose précoce, en particulier lorsqu’il est combiné avec l’impulsivité, le manque de perspicacité et la non-observance du traitement. Ces résultats suggèrent que des stratégies préventives pourraient être développées sur la base de tels profils de patients.