Crime, peur et santé mentale au Mexique
Abstrait
Cet article examine l’effet de l’exposition à la violence criminelle sur la peur de la criminalité et de la santé mentale au Mexique, un pays qui a connu une augmentation spectaculaire des événements violents résultant de l’exploitation d’organisations de trafic de drogue (DTO). Les données proviennent de plus de 30 000 répondants à une enquête longitudinale nationale auprès des ménages mexicains. Nous utilisons des modèles d’effets fixes qui nous permettent de contrôler les caractéristiques individuelles et municipales invariantes qui affectent à la fois l’exposition à la violence et la santé mentale. Les résultats indiquent une augmentation substantielle de la peur et de la détresse psychologique pour les personnes vivant dans des collectivités qui ont subi une augmentation du taux d’homicides local, même lorsque l’on tient compte de l’exposition à d’autres formes de victimisation et d’expériences plus personnelles avec la criminalité. Parce que les meurtres de DTO se produisent en réponse à des facteurs externes à un quartier spécifique, ils génèrent la peur et la détresse psychologique à une plus grande échelle géographique. Ils semblent également créer un sentiment généralisé d’insécurité, ce qui entraîne une peur accrue d’autres types de crimes. Nous examinons l’effet de fortes augmentations des homicides et la présence de groupes militaires et paramilitaires qui combattent les DTO, car ces conditions peuvent approcher celles des zones de conflit ailleurs dans le monde. Nous explorons également les différences dans la sensibilité relative aux taux d’homicide entre les groupes sociodémographiques.