Contexte : Les nouvelles technologies peuvent profondément changer la façon dont nous comprenons les pathologies psychiatriques et les troubles addictifs. De nouveaux concepts émergent avec l’élaboration de moyens plus précis de collecte de données en direct, de questionnaires informatisés et d’utilisation de données passives. Le phénotypage numérique, un exemple paradigmatique, fait référence à l’utilisation d’outils de mesure informatisés pour saisir les caractéristiques de différents troubles psychiatriques. De même, l’apprentissage automatique – une forme d’intelligence artificielle – peut améliorer la classification des patients en fonction de modèles que les cliniciens n’ont pas toujours pris en considération dans le passé. Des interventions à distance ou automatisées (applications web ou smartphone), ainsi que la réalité virtuelle et le neurofeedback, sont déjà disponibles ou en cours de développement.

Objectif: Ces changements récents ont le potentiel de perturber les pratiques, ainsi que les croyances, l’éthique et les représentations des praticiens, et peuvent même remettre en question leur culture professionnelle. Cependant, l’impact des nouvelles technologies sur la pratique des professionnels de la santé dans les soins de troubles addictifs n’a pas encore été déterminé. Dans le présent document, nous présentons donc un aperçu des nouvelles technologies dans le domaine de la médecine de la toxicomanie.

Méthode: En utilisant les mots-clés [e-health], [m-health], [ordinateur], [mobile], [smartphone], [portable], [digital], [machine learning], [évaluation écologique momentanée], [biofeedback] et [réalité virtuelle], nous avons cherché dans la base de données PubMed les articles les plus représentatifs dans le domaine de l’évaluation et des interventions dans les troubles liés à la consommation de substances.

Résultats: Nous avons examiné 595 résumés et analysé 92 articles, les divisant en sept catégories : programme de santé électronique et interventions sur le Web, apprentissage automatique, tests adaptatifs informatisés, appareils portables et phénotypage numérique, évaluation momentanée écologique, biofeedback et réalité virtuelle.

Conclusion: Cette vue d’ensemble montre que les nouvelles technologies peuvent améliorer l’évaluation et les interventions dans le domaine des troubles addictifs. Le rôle précis des appareils connectés, de l’intelligence artificielle et de la surveillance à distance reste à définir. Si elles doivent être utilisées efficacement, ces outils doivent être expliqués et adaptés aux différents profils des médecins et des patients. La participation des patients, des soignants et d’autres professionnels de la santé est essentielle à leur conception et à leur évaluation.

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