Risque et résilience chez les jeunes non scolarisés en Afrique du Sud
Lisa Wegner, Joachim Jacobs, Renette J Blignaut, Innocent Karangwa, Elizabeth Weybright, Linda Lee Caldwell, Edward Allan Smith
Les jeunes sud-africains sont confrontés à de nombreux défis, notamment le chômage, la pauvreté, les familles désorganisées, les problèmes de santé, la consommation d’alcool et d’autres drogues, la criminalité et la violence. La Stratégie de développement des jeunes de la province du Cap-Occidental de 2013 a indiqué que 32 % des jeunes sont des NEETS (non instruits, employés ou formés). Un facteur important contribuant à cette situation est celui des jeunes qui ont quitté prématurément l’école. Environ la moitié de tous les élèves qui entrent dans le système scolaire n’atteignent pas la 12e année. Le Cap-Occidental a le taux d’abandon scolaire le plus élevé au pays, 17 % des 16 ans n’étant pas scolarisés. Des recherches antérieures ont montré une association entre le décrochage scolaire et le comportement à risque chez les jeunes; cependant, très peu de recherches ont été menées auprès des jeunes qui ont quitté prématurément l’école une fois qu’ils n’ont pas été scolarisés. Par conséquent, l’objectif de cette étude était de développer un profil des jeunes non scolarisés au Cap, en mettant l’accent sur le comportement à risque et la résilience.
Les répondants à l’étude faisaient partie de l’échantillon original de l’étude HealthWise Afrique du Sud, qui a recueilli des données auprès d’élèves de 8e à 10e année dans 56 écoles secondaires du Cap-Occidental de 2012 à 2014. Début 2016, l’équipe de recherche s’est adressée aux écoles avec les noms des élèves non interrogés lors de la dernière vague de collecte de données. Les écoles ont fourni des adresses physiques à ces élèves dans la mesure du possible, et l’équipe de recherche a effectué des visites en personne aux adresses pour retrouver les jeunes. Les répondants ont répondu à l’enquête autodéfique HealthWise sur les ordinateurs netbook dans les différents endroits des différentes collectivités ou à l’université. L’étude est en cours, donc nous faisons rapport sur les données préliminaires dans cette affiche.
Les résultats montrent que sur les 287 répondants(âge M 18,6 ans) interrogés à ce jour, 51 % étaient des hommes, 60 % étaient de couleur (ascendance mixte), 25 % étaient noirs, 10 % blancs et 5 % indiens ou autres. Un peu plus de la moitié (54 %) des répondants vivaient dans des maisons ou des appartements, tandis que 36 % vivaient dans des logements temporaires ou des cabanes, ce qui indique leur statut socio-économique inférieur. Près de 68 % connaissaient quelqu’un qui était mort violemment (y compris des coups de feu, des coups de couteau, des coups de feu, des accidents de la route, des incendies) au cours des six derniers mois. Le mois dernier, la consommation de substances était de 61 % pour l’alcool, de 69 % pour le tabac, de 65 % pour la marijuana, de 31 % pour la méthamphétamine et de 30 % pour les inhalants. En ce qui concerne les comportements à risque sexuel, 67 % ont déjà eu des rapports sexuels, 16 % ont été forcés d’avoir des relations sexuelles, 59 % ont subi un test de dépistage du VIH, 13 % ont indiqué qu’ils étaient séropositifs et 30 % n’avaient pas utilisé de condoms.
Par rapport aux résultats de l’Enquête sud-africaine sur le comportement à risque chez les jeunes en 2011, les jeunes non scolarisés signalent des taux de comportement à risque relativement plus élevés que les jeunes scolarisés. Ces résultats ont des répercussions sur l’élaboration de programmes pertinents qui répondent aux besoins des jeunes qui ont quitté prématurément l’école. D’autres recherches sont nécessaires pour concevoir, mettre en œuvre et évaluer les programmes futurs qui renforceront la résilience et réduiront les comportements à risque chez les jeunes non scolarisés.
Ce résumé a été soumis à la réunion annuelle 2017 de la Society for Prevention Research Meeting.