Intervention sur l’alcool sur le Web : étude de l’attrition systématique des gros buveurs
Abstrait
Contexte : Les interventions sur le Web en matière d’alcool sont un moyen prometteur de réduire la consommation d’alcool en raison de leur anonymat et de la possibilité d’atteindre un grand nombre de personnes, y compris les gros buveurs. Cependant, les interventions sur le Web sont souvent caractérisées par des taux élevés d’attrition. Jusqu’à présent, très peu d’études ont porté sur la question de savoir si les personnes dont la consommation d’alcool est plus élevée montrent des taux d’attrition plus élevés dans les interventions sur le Web en matière d’alcool que chez les personnes dont la consommation d’alcool est plus faible.
Objectifs : L’objectif de cette étude était d’examiner le taux d’attrition et les prédicteurs de l’attrition dans une étude d’intervention sur le Web sur la consommation d’alcool.
Méthodes : L’analyse des prédicteurs du taux d’attrition a été effectuée sur des données recueillies dans le but d’un essai de contrôle randomisé sur le Web. La collecte de données a eu lieu à l’Université de Konstanz, en Allemagne. Au total, 898 personnes, soit 46,8 % d’hommes (420/898) et 53,2 % de femmes (478/898) ayant un âge moyen de 23,57 ans (SD 5,19), se sont d’abord portées volontaires pour participer à une étude d’intervention sur le Web visant à réduire la consommation d’alcool. Sur l’échantillon, 86,9 % (781/898) étaient des étudiants. Les participants ont été classés comme non-complets (439/898, 48,9 %) s’ils n’ont pas terminé l’intervention sur le Web. Les prédicteurs potentiels de l’attrition ont été autodéclarés : consommation d’alcool au cours des sept derniers jours, par semaine, du lundi au jeudi, les fins de semaine, comportement excessif en matière de consommation d’alcool mesuré avec le test d’identification des troubles de l’alcool (AUDIT) et motifs de consommation d’alcool mesurés par le Questionnaire sur la motivation de consommation d’alcool (DMQ-R SF).
Résultats : Des différences significatives entre les completers et les non-completers sont apparues en ce qui concerne la consommation d’alcool au cours des sept derniers jours (B-.02, P-0,05, IC à 95 % [0,97-1,00]), les fins de semaine (B-0,05, P.003, IC à 95 % [0,92-0,98]), l’AUDIT (B-0,06, P0,007, IC à 95 % [0,90-0,98], et le statut d’étudiant (B.72, P.001, IC à 95 % [1,35-3,11]). Plus important encore, la consommation d’alcool chez les non-completers était beaucoup plus élevée que chez les personnes complètes.
Conclusions : La consommation dangereuse d’alcool semble être un facteur clé du taux d’abandon scolaire dans une étude d’intervention sur le Web sur l’alcool. Il est donc important d’élaborer des stratégies pour garder les participants à risque élevé dans les interventions sur le Web.